Etais-tu déjà « artiste » quand tu étais petit ?
Pas du tout, mais j’ai un souvenir marquant d’une expo de Dalí à Buenos Aires, en 1986, que nous sommes allés voir en famille, en rentrant j’ai dessiné sur une ardoise le tableau “L’Apothéose du dollar”, mes parents étaient impressionnés, mais comme pour eux, la peinture et le dessin ne faisaient pas partie du quotidien, je n’ai jamais suivi de cours ou participé à des ateliers d’art étant petite.
Travailles-tu avec des enfants ?
Oui, je fais des interventions dans les écoles ou en périscolaire.
Qu’ont-ils de particulier ?
Ils n’ont pas d’a priori, ils osent essayer des nouvelles techniques, n’ont pas peur de rater. Mais chaque âge a sa particularité, et au fur et à mesure qu’ils grandissent, j’ai senti que le jugement envers leurs créations est plus important, ils sont plus durs avec eux mêmes quand ils n’arrivent pas, et je crois que leurs goûts sont plus normés.
Picasso disaient d’eux : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu ma vie pour dessiner comme eux ». Qu’en penses-tu ?
On perd sa spontanéité avec le temps, et quand on a une super technique, la fraîcheur des enfants et très difficile à garder, ou il faut toute une vie pour la récupérer.
Une fois qu’on peut se débarrasser du jugement interne et des autres, cette capacité de pouvoir dessiner avec son âme fait partie de nous, et nous la gardons pour toujours.
Chez TOUT COMME des grands, nous aimons laisser aux enfants la liberté de se réapproprier nos ateliers. Nous proposons une thématique mais chacun fait comme il veut. As-tu des recommandations ?
Ayant suivi vos ateliers avec ma fille, je trouve votre approche très juste, vous montrez une technique et après chaque enfant va se l’approprier ou l’adapter à sa guise. C’est important de connaître les différentes techniques, c’est plus simple de pouvoir les mélanger si on les a mises en pratique. On peut mieux trouver notre propre style et notre identité.