Maria SARAVIA
Présentation de l'artiste
Comment t’appelles-tu ?
Je m’appelle Maria Saravia.
As-tu un nom d’artiste ?
Non, je signe toujours avec mon nom, ce que je peins est ce que je suis.
Que fais-tu ?
Principalement je peins, mais il y a plein d’autres choses qui m’occupent, j’adore tricoter (surtout en hiver), cuisiner, coudre, m’occuper de mes enfants, j’aime beaucoup lire et voir des amis.
Où as-tu grandi ?
Je suis née à Buenos Aires, Argentine. J’y ai vécu jusqu’à mes 25 ans.
Comment ?
J’ai grandi dans une famille d’intellectuels (ma mère, prof. de philo et mon père, avocat constitutionnaliste), donc j’ai découvert la peinture assez tardivement. En m’inscrivant à la faculté de stylisme, je suivais un cours de dessin et de peinture, et c’est à ce moment que j’ai découvert ce langage qui me correspondait plus que la mode.
L'art et les enfants
Etais-tu déjà « artiste » quand tu étais petit ?
Pas du tout, mais j’ai un souvenir marquant d’une expo de Dalí à Buenos Aires, en 1986, que nous sommes allés voir en famille, en rentrant j’ai dessiné sur une ardoise le tableau “L’Apothéose du dollar”, mes parents étaient impressionnés, mais comme pour eux, la peinture et le dessin ne faisaient pas partie du quotidien, je n’ai jamais suivi de cours ou participé à des ateliers d’art étant petite.
Travailles-tu avec des enfants ?
Oui, je fais des interventions dans les écoles ou en périscolaire.
Qu’ont-ils de particulier ?
Ils n’ont pas d’a priori, ils osent essayer des nouvelles techniques, n’ont pas peur de rater. Mais chaque âge a sa particularité, et au fur et à mesure qu’ils grandissent, j’ai senti que le jugement envers leurs créations est plus important, ils sont plus durs avec eux mêmes quand ils n’arrivent pas, et je crois que leurs goûts sont plus normés.
Picasso disaient d’eux : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu ma vie pour dessiner comme eux ». Qu’en penses-tu ?
On perd sa spontanéité avec le temps, et quand on a une super technique, la fraîcheur des enfants et très difficile à garder, ou il faut toute une vie pour la récupérer.
Une fois qu’on peut se débarrasser du jugement interne et des autres, cette capacité de pouvoir dessiner avec son âme fait partie de nous, et nous la gardons pour toujours.
Chez TOUT COMME des grands, nous aimons laisser aux enfants la liberté de se réapproprier nos ateliers. Nous proposons une thématique mais chacun fait comme il veut. As-tu des recommandations ?
Ayant suivi vos ateliers avec ma fille, je trouve votre approche très juste, vous montrez une technique et après chaque enfant va se l’approprier ou l’adapter à sa guise. C’est important de connaître les différentes techniques, c’est plus simple de pouvoir les mélanger si on les a mises en pratique. On peut mieux trouver notre propre style et notre identité.
Les dernières questions
As-tu un conseil pour les parents d’artistes en herbe ?
Laissez les enfants s’exprimer, ne pas juger leurs oeuvres, et les aider à développer leur regard en prêtant attention à la lumière qui les entoure, le ciel et ses changements, les couleurs de la nature ou de la ville, voir les différences entre les saisons, les inciter à suivre des ateliers, les emmener voir des expos, si l’on voit qu’ils prennent du plaisir à faire toutes ces choses.
Mais ne pas mettre la pression si l’art ne leur parle pas. Mon fils n’a pas trouvé dans l’art son plaisir, alors qu’il a grandi entouré des matériaux à disposition, et ma fille passe son temps à créer des objets, à dessiner, à coller, à peindre. Chacun ses intérêts.
Ton objectif en 2020 ?
La situation actuelle a chamboulé la plupart de mes projets, j’ai participé à une expo qui n’a pas pu ouvrir ses portes au public, mais j’ai une capacité d’adaptation importante, donc je suis le mouvement. Entretemps, un catalogue a été publié en Argentine avec une partie de ma dernière série, une vidéo a été réalisée avec quelques unes de mes peintures.
Bleu ou jaune ? Rond ou carré ? Peinture ou dessin?
– Bleu (les ciels et les mers sont très présents dans mon travail).
– Aujourd’hui, carré, mais il y a quelques années plutôt rond.
– Sans hésiter, peinture.
On invite quel artiste au prochain live ?
J’adore le travail de Claudia Haber @claudiahaberartiste, c’est une amie, une grande artiste, qui travaille beaucoup avec des enfants.