Comment t’appelles-tu ? As-tu un nom d’artiste ?

Je m’appelle Sigrid Baffert, et c’est mon vrai nom.

 

Que fais-tu ? Où as-tu grandi ? Comment ?

Je suis écrivaine tout terrain et parolière pour les enfants de 5 à 105 ans. J’ai grandi entre Lyon et Grenoble, au cœur d’une famille Légo qui m’a appris le mouvement, le partage et — par la force des choses —, la force de la capacité d’adaptation.

 

Étais-tu déjà « artiste » quand tu étais petite ?

Toute petite, j’ai compris que si je voulais supporter le monde, il me fallait inventer le mien, à l’intérieur. Je me souviens que mon père m’avait offert en petite classe de maternelle, une immense boîte en métal de 72 feutres. J’étais fascinée par l’étendue des possibles créatifs. J’ai passé mes journées à inventer des histoires, sous toutes les formes, en dessins, mais aussi en Playmobil, en déguisements, en rêveries. Puis en mots, dès j’ai su tenir un stylo.

 

As-tu ou travailles-tu avec des enfants ? Qu’ont-ils de particulier ?

Je travaille régulièrement avec des enfants à travers des rencontres-lectures, mais aussi des ateliers d’écriture en lien avec d’autres arts, musique, danse, marionnettes. Les enfants sont une source d’inspiration infinie, ils me raccordent à l’essentiel.

 

Picasso disaient d’eux : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphael, mais il m’a fallu ma vie pour dessiner comme eux ». Qu’en penses-tu ?

J’apprécie les œuvres, mais je n’ai aucun sympathie pour l’homme. Mais je reconnais qu’il a raison sur ce point. Les jeunes enfants n’ont pas encore les yeux abîmés par le moule de la société, ils portent un regard très juste sur le monde, à la fois cru, lucide et intuitivement poétique, une forme de légèreté grave. En un trait ils savent saisir la moelle des choses. Contrairement aux adultes, ils ne cherchent pas à faire beau, ils font, tout simplement.

 

Chez TOUT COMME des grands, nous aimons laisser aux enfants la liberté de se réapproprier nos ateliers. Nous proposons une thématique mais chacun fait comme il veut. As-tu des recommandations à nous donner ?

Aucun atelier n’est reproductible. C’est l’alchimie enfants/artiste, qui fait la mayonnaise et jaillir l’étincelle ou pas. Chaque atelier est une expérience absolument unique, et je crois qu’il est plus enrichissant de vivre un atelier pas à pas, sans trop prévoir à l’avance. Pour rester à l’écoute du surgissement et de l’inattendu.

 

As-tu un conseil pour les parents d’artistes en herbe ?

Laissez les enfants observer par les cinq sens. Créer, quelle qu’en soit la forme, c’est d’abord se laisser imprégner par le monde et l’observer.

 

Ton objectif en 2021 ?

Retrouver la joie du geste spontané.

 

Bleu ou jaune ? Rond ou carré ?

Je veux pouvoir choisir les quatre et les mêler, suivant mon humeur du jour. Chaque instant change de forme et de couleur. Je n’aime pas les choix qui enferment, je veux découvrir, expérimenter.

 

On invite quel artiste au prochain live ?

Mon amie l’autrice-illustratrice Sandrine Bonini.