Étais-tu déjà « artiste » quand tu étais petite ?
J’étais « artiste » du coup quand j’étais petite mais sur les planches. J’ai toujours aimé dessiner mais c’est vers l’âge de 30 ans que j’ai décidé d’explorer la peinture.
As-tu ou travailles-tu avec des enfants ? Qu’ont-ils de particulier ?
Je travaille avec mes deux enfants ! Ils adorent créer, dessiner, bricoler. Ils sont curieux de tout. Et ils ont une grande imagination et beaucoup de spontanéité.
Picasso disaient d’eux : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphael, mais il m’a fallu ma vie pour dessiner comme eux ». Qu’en penses-tu ?
Je pense que Picasso parle du fait que les enfants sont très ingénus quand ils dessinent. Ils n’ont pas d’idées préconçues de ce qu’ils vont faire, pas de modèle en tête, leur esprit n’est pas pollué par des images ou trop influencé par des références et du coup, ce qu’ils expriment est « primitif », pur, et vrai.
Et cette authenticité, c’est la quête de l’artiste a l’âge adulte je pense. Mais c’est beaucoup plus difficile quand on a été façonné par la société ou notre éducation. On passe notre vie, comme dit Picasso à nous débarrasser de toutes ces couches inutiles pour retrouver notre sincérité, notre personnalité et notre identité. Si évidentes quand on est enfant !
Chez TOUT COMME des grands, nous aimons laisser aux enfants la liberté de se réapproprier nos ateliers. Nous proposons une thématique mais chacun fait comme il veut. As-tu des recommandations à nous donner ?
Je recommande de ne pas trop réfléchir et d’avoir un rapport très basique à la peinture et à la matière. D’avoir envie d’utiliser ses mains, un pinceau, un tampon, un crayon, de l’acrylique… De ne rien s’interdire surtout. De ne pas se juger. D’essayer de laisser son cerveau à la maison ! Il faut jouer quand on peint et c’est pour ça que j’ai toujours trouvé qu’il n’y avait pas de différence entre mon travail de comédienne et mon travail de peintre ! Quand je peins, je joue, je crée et j’essaye de me connecter à mon instinct, comme un enfant.