Laetitia Serano
Présentation de l'artiste
Comment t’appelles-tu ? As-tu un nom d’artiste?
Je m’appelle Laetitia et je n’ai pas de nom d’artiste.
J’essaie, depuis quelques années maintenant, de me rapprocher de ce que je suis, d’apprendre un peu plus à me connaitre, d’être moi et de trouver un équilibre en essayant de rassembler ma tête, mon corps et mon cœur pour aller dans la même direction.
J’ai pris conscience que mon développement personnel était très lié à ma pratique artistique. Alors je trouve plus cohérent de garder mon prénom.
Que fais-tu ? Où as-tu grandis ? comment?
Je suis graphiste, illustratrice, et je donne des ateliers artistiques aux enfants depuis quelques années maintenant au sein d’associations et dans des écoles.
J’ai grandi près de fontainebleau. J’ai fait des études générales jusqu’au bac. Je n’ai pas vraiment choisi finalement mon parcours mais j’ai décidé après le bac de suivre mon cœur. J’ai donc passé un master d’arts plastiques et de philosophie à la Sorbonne et intégré par la suite les Beaux Arts de Lyon pour me diriger vers des études de scénographie puis d’illustration.
Finalement, j’ai dû essayer beaucoup de choses avant de savoir vraiment ce que j’avais envie de faire ou plutôt de trouver ma place.
Etais-tu déjà artiste quand tu étais petite ?
Je pense que oui. Je pense qu’être artiste c’est un état d’être c’est une vision du monde, c’est une manière différente de l’appréhender. On est artiste parce qu’on a une sensibilité particulière, des ressentis, des émotions parfois intenses, des intuitions…
L’artiste sait lire entre les lignes, il sait voir dans l’invisible et à une imagination exacerbée. Je pense que je me suis battue avec toutes ces particularités pendant des années, en pensant être bizarre, ou que mon hypersensibilité était un problème, mais aujourd’hui je crois que c’est une force, un immense cadeau que de pouvoir rendre visible l’invisible… Je pense que tous les enfants savent faire çà parce qu’il n’ont pas encore de limites mentales. Il n’ont pas besoin d’éteindre leur mental, d’analyser, de contrôler. Ils jouent juste, et s’expriment.
L'art et les enfants
Chez TOUT COMME des grands, nous laissons les enfants se réapproprier nos ateliers. Nous proposons une thématique et chacun fait comme il veut…
As-tu des recommandations ?
J’ai, moi, toujours laissé beaucoup de place aux enfants dans les ateliers. Je leur propose un thème ou la découverte d’ un médium… il me semble important de décider ensemble de nos intentions de co-créer avec les enfants. Il s’agit donc de co-construire l’atelier pour que ça ne devienne pas un espace enfermant, mais bien un lieu d’échanges, d’ouverture et une possibilité d’expérimenter en confrontant nos différences. L’inverse serait finalement comme essayer de lisser les particularités de chacun pour faire en sorte que tous les enfants se ressemble un petit peu. Je crois qu’il faut nourrir ses différences parce que c’est ça qui donne de la richesse au monde.
As-tu des conseils pour les parents d’artistes en herbe ?
Il faut apprendre à regarder les enfants, on apprend beaucoup
en observant leurs attitudes, en observant leurs comportements. Ils n’ont pas peur. Je crois qu’on a beaucoup à apprendre d’eux. Les enfants sont libres d’être, juste d’être. Ils ne se préoccupent pas de faire plaisir. Ils dessinent sans filtre, sans penser. Je crois qu’il s’agit juste de les observer, de les accompagner autant qu’il nous accompagnent, d’écouter leurs besoins, leurs envies et d’accepter que ce sont des petits être lumineux qu’il faut apprendre à connaître. Et ne pas essayer de les guider dans une direction que l’on aurait arbitrairement choisi pour eux. Il est essentiel, je crois, de les soutenir dans leurs choix, leurs envies. Croire en eux et en leur capacité de décider ce qui est bon pour eux, ce qui leur fait plaisir.
Les dernières questions
Ton objectif 2020 ?
J’ai un très grand objectif 2020 ! J’aimerai publié un livre, mettre en place des projets artistiques. Je voudrais apprendre tous les jours parce que se former me semble indispensable, et inventer ma vie pour me rapprocher de mes rêves. Me donner les moyens de me réaliser.
Bleu ou jaune, rond ou carré ?
J’ai toujours eu un problème pour choisir et finalement je me suis rendue compte que, ce qui donnait de la force à mon travail, c’est de mélanger des techniques, et ce qui lui donnait son unicité, ce sont les liens que je trouve entre ces choses. Alors je dirais peut-être, vert et ovale.
J’aime penser que tout ce qui est se trouve à l’intersection. Parce que pour moi, c’est là que se trouve les possibilités, dans le vide entre les pleins.
Quel artiste est ce que l’on invite la prochaine fois ?
Je dirais Camille, un enfant du marché de sèvres, qui a une sensibilité incroyable, ou Adèle une enfant de môm’didot qui doit aujourd’hui être très grande.